Vougy, samedi 22 mars 2008.Nous étions 3 violaysiens au départ de cette course : Jean-Luc André, Pierre et moi.
Avant le départ, je discute avec Bruno Vocanson (un nouveau du club de Feurs qui nous avait tous humiliés il y a deux semaines à Mably pour être parti dès le départ et s'être promené ensuite) et il m'assure que cette fois-ci il ne partira pas dès le départ, il est fatigué et il pense recourir lundi au Chambon Feugerolles.
Le départ se fait tranquillement, les 500 premiers mètres sont roulés à un petit 30 à l'heure. Jusqu'à ce que le Bruno décolle (ben oui, il a tout de même attendu 500 m cette fois ci, à Mably il était parti au bout de 30 ou 50m).
Cette fois-ci il n'est pas le seul, un deuxième coureur lui prend la roue...
Que la course commence !
Alors on est tous partis à la poursuite : 1er tour (1 tour fait 10 km et il faut en faire 7 -des tours-) très éprouvant pour moi qui ai toujours autant de mal en début de course. Je reste constamment dernier.
Les fuyards ne sont pas très loin, on les aperçoit de temps à autre : entre 200 et 300 m.
Le peloton explombe au 2ème ou 3ème tour (je ne sais plus), l'écart avec les deux de tête se creuse mais très faiblement. On n'est plus que 6 ou 7 poursuivants.
Je prends des relais avec seulement 2 autres coureurs et là ça a été l'enfer sur 3 tours.
L'écart était à peu près stable, mais il était de 55 secondes d'après une personne au bord de la route qui prenait les temps.
Là c'est terrible quand tu te sors les tripes à 3 (et que derrière il y en a 4 qui fument la pipe -enfin ils ne devaient pas tant fumer que ça-) pour ne pas arriver à remonter un peu...
On a tout de même une chance que je me disais, c'est que le gars avec Bruno se fasse exploser, alors on le récupèrera lui.
C'est effectivement ce qu'on a fait vers le milieu du 6ème tour. Raaa ça fait du bien... Là on s'est enfin calmé... sur un demi tour...
Dans la côte du 7ème, le gars qu'on a rattrapé pose une mine (il s'était refait la cerise le coquin !). J'arrive à le reprendre (avec les 6 derrière moi grrrr).
Oui mais juste à la jonction il y en a un autre qui en remet une !
J'avais le cardio à plus de 180 et là j'explombe !
Je les vois tous partir, tous à la queue leu leu, j'ai le temps de les compter :1, 2, 3, 4, 5, 6... pas de doute, je me retourne, je suis dernier, je suis largué, je me suis fait avoir, je suis mort...
Ils prennent 100-200 mètres d'avance, je suis dans le vent, je suis tout seul et la côte se termine.
Maintenant il ne reste plus que 5 ou 6 km et c'est de la descente et du plat, ils sont 6, c'est fini...
La descente commence, le cardio n'est plus qu'à 175 donc ça va mieux. J'embraye le 53-11 et crache tout ce qui me reste. L'écart diminue... En bas de la descente, il faut tourner à droite, je les vois qui tournent, il y a moins de 100 m... Sauf que...
2 bagnoles me doublent, s'intercalent entre les premiers et moi et se font stopper par les gars au croisement... Argh... je suis obligé de freiner ! Je reperds tout ce que j'avais repris. La relance est terrible.
La suite est un morceau de plat, de nouveau je crache tout ce qui me reste, cardio au desus de 180, je vois un gars qui se fait décrocher et ça me donne du courage, je le passe à 45 à l'heure et me jette dans le petit peloton.
Ca y est ! je suis rentré ! cardio à 185, je bave sur les lunettes je ne sais plus où je suis...
Là je me dis que s'ils posent une mine maintenant je ne pourrais sûrement pas suivre.
Ô chance, ils doivent se préparer pour le sprint... Le virage à droite, la pente légèrement ascendante et c'est parti pour les 200 derniers mètres.
Je vire en dernière position mais je suis content car j'ai eu le temps de faire redescendre le coeur à 170.
Ils se mettent tous en danseuse mais moi je me tasse sur le vélo et m'arrache au maximum.
Là je les vois de nouveau défiler, mais dans l'autre sens 6, 5, 4, 3, 2.
Je ne me doutais pas que l'on puisse être à bloc à ce point ! Je ne respire plus, la roue avant fait des sauts sur le bitume.
Ca y est la ligne !
Je vois quelque chose de blanc garé à côté (c'était un petit camion). Je m'y arrête et là les deux jambes se bloquent. J'ai juste le temps d'accrocher les ridelles du camion, je jette un oeil au cardio : 189 (c'est la maxi).
Je n'ai pas pu tout remonter, le second (c'est-à-dire le premier du sprint) était largement trop loin (3 ou 4 mètres), pas de regret. En plus ce second était un des deux qui ont relayé avec moi, c'est celui qui avait placé le contre juste après la première mine.
C'est donc justice, il a bien mérité sa seconde place.
Je fais donc 3ème comme il y a deux semaines à la Billodière, mais une course encore plus difficile.
On a sans doute bien roulé car on a doublé pas mal de coureurs des catégories 3 ou 2 qui étaient partis 2 ou 4 minutes avant nous.
Le vélo c'est dûr et la quatrième catégorie n'est absolument pas de tout repos ! Surtout quand on a un Bruno Vocanson (on en entendra reparler de celui-là !) qui allume dès le départ.
Pierre s'est bien battu avant "l'éclatage" du peloton, on l'a doublé au début de notre 7ème tour.
Jean-Luc a lui aussi subi l'éclatage et termine son 6ème tour juste après le vainqueur il n'en aura donc fait que 6.
Je vois Bruno à la fin de la course, il me dit que le gars qui était dans sa roue ne prenait pas de relais. Même en étant dans sa roue, il s'est fait arracher.
les résultats sont ici :
http://www.cyclenro.com/resultats/resultat247.php