Bonne ambiance à Clermont, au concert de Bertignac : le gars cabotine à souhait, balance à mort sur Carla, égrène quelques souvenirs téléphoniens croustillants et surtout joue, joue et joue vite, fort et bien pendant deux heures et demie.
Attaque sur "Quelque chose en toi", viril et nostalgique à la fois : on joue au pois sauteur dans la salle. Il a pas besoin de chanter, c'est l'avantage avec ses vielles scies!
Puis cinq ou six nouvelles chansons : l'album doit être péchu à souhait, les compos sont bonnes, voir très bonnes, avec des riffs costauds agrémentés de solos efficaces. Je retiens "Grizzli" et "le grand ordinateur". L'enseignement définitif, quand on écoute ces nouvelles compos, c'est que le Téléphone que j'aimais vraiment (celui de "robin des bois" ou d'"hygiaphone") est bien le groupe de Louis Bertignac et pas celui de Aubert. De toute façon, il suffit d'écouter le dernier album du Jean Louis pour comprendre pour qui sonne le glas ...
Ensuite, on rentre dans le vif : "Don't get fool again" nous met à genou. Superbe version des Who, le bassiste assure un groove d'acier et le batteur n'a pas une faille : frappe de mule et tempo d'airain. Solo sobre, tout est dans la maitrise de la reverb, dans l'esprit de ce que faisait Towshend en 68.
Je frôle ensuite l'extase en reconnaissant les premières notes de "Dead flowers" des Stones (époque Sticky, la meilleure).
Vient ensuite le moment "celle là vous la connaissez ?" avec Téléphone ("Cendrillon", j'ai des frissons partout) et Visiteurs : Ces idées là et Va Y Guitare qu'il foire lamentablement au niveau des vocaux ! Réprimande immédiate de la salle, l'homme riff sent bien qu'il chie dans la colle et se lance alors dans un solo dantesque pour se faire pardonner. Il fait glisser la chanson vers Police ("so lonely") pour revenir à "Vas Y" dans un version finale affichant plus de 10 mn.
Il laisse glisser une vodka, joue deux nouvelles compos dont un slow aux paroles très inspirées ("La vague sur la longueur").
Les deux musicos se retirent et Bertignac, seul en scène chope l'acoustique. "Mrs Robinson", "folsom Blues", "love in vain", "Jack". Mais il n'avait pas trop le gout à ça et il souhaite en découdre sur LE morceau d'anthologie de son concert : une reprise pile dans l'esprit zeppelinien de "Whole Lotta Love", mais prise tout de même un peu plus bas que le père Plant (faut pas déconner, hein). La maitrise des instruments est impressionnante. Il a trouvé un sacré bon groupe dans une version trio qui va à merveille avec ce qu'il joue. Le morceau s'étale sur 8 bonnes minutes, sans impression de longueur, c'est vraiment cool, le public est conquis.
Au final, 2h30 de concert.
Quelques réflexions :
· 24.50 € pour un spectacle comme celui ci : c'est finalement pas cher quand c'est la MUSIQUE qui occupe la place principale d'un show.
· Et pourtant la salle était loin d'être pleine ... Ce sera peut être le cas pour Justin Bieber.
· On lui a promis qu'on irait le soutenir au procès que ne va pas manquer de lui intenter Carla (qu'est ce qu'il lui met !!)
· On ira aussi à son procès contre le FN
· C'est pas cette fois que j'écouterais "Sympathy for the devil" en live. Snif ...
· C'est LE guitar hero français.
· RIP Jean Louis.
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