Ben, voilà, normalement j’aurais du démarrer mon CR en vous disant qu’après une douzaine d’Ultra à mon actif, c’est bien l’édition 2011 du Sancy que j’ai trouvé le plus dur à terminer.
Un vent violent en pleine poire dans les montées, de la pluie, de la grêle, du vent, encore du vent et du brouillard !!!!
Oui mais voilà, comment se plaindre des conditions climatiques, et dire qu’elles ont joué sur la performance, quand vous partez avec 2 individus, qui s’essaient sur ce genre de distance et de dénivelé pour la première fois, et qui vous terminent cette épreuve avec une facilité déconcertante !
Bon, je vous l’accorde, ces Coquards sont un peu hors norme !
Parce que quand même sur 164 candidats, seulement 109 ont terminé les 80 bornes, et seulement 30 (dont 1 féminine, bravo Aline !!!!) ont pu passer à temps le sommet du Sancy !
Cette année, je suis parti pour simplement terminer et prendre mes 2 pts en vu de l’UTMB.
Avec un temps espéré de12 h, la limite étant de 15h30, j’ai décidé d’innover en emmenant mon caméscope afin de ramener quelques petits souvenirs et profiter du paysage.
Au départ, je m’étais « naïvement » imaginer courir queques km avec Aline, qui m’avait parlé d’un objectif esperé de12 h (finalement comme moi !), et lorsque le coup d’envoi est parti je l’ai suivi sur…..800 m de montée avant de m’apercevoir que mon cardio s’affolait et que si je continuais à cette allure, j’allais gerber mes boyaux et abandonner au 20ème km !
Alors j’ai regardé filer la gazelle, qui m’a avoué plus tard, qu’elle avait repéré la favorite et décidé de la suivre !
Après 3 h de course dans la nuit , j’ai commencé à sortir ma caméra, bon il faudra que je réétudie la partie technique, au départ je l’ai mise dans la poche ventrale de mon camelbak, mais ça ballottait beaucoup trop pour courir, donc je le remettais à chaque fois dans le sac à dos et ceci une bonne trentaine de fois sur le parcours.
A chaque fois je me faisais doubler par quelques coureurs, que je rattrapais, camescope en main, bras tendu, qui me regardaient en me prenant pour un fou !
C’est vrai que des fois ça été un peu chaud, on regarde un peu moins ses pieds quand on filme !
Bon, on va dire que j’ai du perdre une bonne heure sur le temps final, et que sur la fin, arrivé au ravito de Surper Besse ( km 65), j’ai bien cru que j’allais louper la dernière barrière horaire !!!
Quand le bénévole m’a dit « il te reste 1 h 30, pour arriver au col de la Cabane ! faut pas trainer mon gars, y’a quand même 7 bornes et sa monte dur ! » j’ai avalé un verre de coca et j’ai foncé tout droit sans réfléchir.
Après 1 h 15 de grimpette dans un rythme soutenu, seul dans le brouillard, avec des bourrasques épouventables, j’arrive à 16 h 46’ au col de la Cabane YES !, devant un gros 4x4.
La vitre se baisse, je tends l’oreille car le vent est terrible….et la phrase du bénévole est Terrible aussi :
« faut rendre ta puce mon gars, y’a longtemps que la course est déviée sur un itinéraire de repli, tu prends la piste de ski et dans 8 bornes t’es au MontDore. »
« Mais non c’est pas possible, j’suis dans les temps, on m’avait dit 17 h au col !!!!
Ben merci quand même, euh …. vous n’aurriez rien à grignoter par hazard, parce que j’ai rien pris au dernier ravitos et… non et ben, bon tant pis de toute façon maintenant ça descend tout le long, facile ! »
Je suis descendu tout doucement (en 1 h quand même !) un peu deçu, adieu l’UTMB, P…..pourquoi j’ai filmé, quel C.. !
Rattrapé par un compagnon d’infortune, on est descendu finalement dans une bonne ambiance.
Arrivée triomphale au Mont Dore sous les applaudissements de la famille Coquard, merci à eux, ils m’ont tout de suite remonter le moral au beau fixe, Remy m’attendait avec un plateau repas dans les mains et Aline m’annonçait que comme j’avais fini la course et fais les 80 bornes, mes 2 points pour l’UTMB étaient validés !!!! 73ème en 14h07’.
Encore un grand bravo à Remy et Aline, exceptionnels, tant par leurs performances, que leur gentillesse et leur modestie.
J’ai vraiment passé un super week end.
Quand on voit le Coq se lancer à l’assaut de cette course avec son petit bidon de 50 cl , son tee-shirt, ses 2 tranches de pain et ses 3 carrés de chocolat, la plupart des coureurs, comme moi d’ailleurs, que le suréquipement rassure, prennent une bonne dose d’humilité !
Ci-joint le lien vers le film, mettez le son y'a de la musique !
https://www.youtube.com/watch?v=l6em-f2E4wAY faut bien que je prouve ce que je raconte quand même !!!