Hé ben, dites moi, le trail des Sucs, c’était pas de la tarte !
Et pourtant il y a du suc’ dans une tarte. Allez comprendre ..
Je pourrais aussi vous prendre pour des bonnes pâtes en vous disant que ce trail m’a retourné comme une crêpe car de Sucs, il n’en manquait pas dans le trail comme dans une bonne crêpe.
Ah, mes amis, l’organisateur nous avait pourtant bien briefé avant le départ : « gardez en pour la fin, il y a une petite douceur qui fait mal aux jambes. Ne vous croyez pas arrivés quand vous verrez le village, il reste une petite boucle ».
Tu parles d’une petite boucle… Un gros crochet ouais, un de ceux qu’on met pour faire la maille. 170 puls en marchant et les mollets en bosquet d’aubépine (c'est-à-dire en bois et qui piquent …). Celui-ci de Suc, il m’a fait trrrès mal.
Bessamorel, ce n’est pas la porte à côté. Remarquez, c’est sûrement à côté de la porte de quelqu’un, mais en tout cas pas de la mienne. Donc lever à 5h30 et départ à 6h00. Le chauffage du berlingo et le CD de Ryan Adams (non, pas Brian Adams, Ryan Adams, c’est quoi ces doutes sur mes goûts musicaux ?) font que je me presqu’assoupis jusqu’à l’arrivée en Haute Loire.
Retrait du dossard, préparation classique (sparadrap sur les tétons, sur les tendons, EPO, cortisone, anabolisants, la routine.), échauffement léger, sentiment que « je sui le moins fort et que je vais sûrement finir dernier, pffou j’aurais mieux fait de rester couché ». Enfin rien de bien nouveau sur cet avant-course. Ah si, j’allais oublier : aucune envie de faire caca, rien, pas de mal de ventre. C’est bien, j’aime bien …
PAN, on s’y jette. Je pars bien doucement en faisant attention aux pulsations et en me retenant au maximum. A vue de nez, au bout de 2 ou 3 Kms, alors que les positions se figent, j’estime ma position autour de la quarantième. Je suis au milieu du troupeau et in y a pas mal de monde autour de moi. On longe ce qui doit être le Lignon pendant une ou deux bornes. Le parcours n’est pas trop compliqué pour l’instant. Le Lignon est traversé et derrière, les hostilités commencent. La pente se raidie considérablement : nous voici dans le premier suc. Je marche, comme tout ceux qui sont autour de moi et cela va durer jusqu’au sommet. Le paysage est super, surtout les deux mètres qui sont juste devant mes pieds. On enchaîne par une descente assez longue mais peu technique sur le début puis pleine de caillou et très cassante sur la fin. Cela nous mène au fond d’un vallon qu’on va suivre pendant plusieurs kms. Au fond de ce vallon coule une rivière et on suit purement et simplement le lit de la rivière. On peut dire que cette partie est difficile parce qu’elle demande une attention soutenue afin de ne pas finir avec une cheville en papillote. La difficulté est renforcée par le fait qu’on enchaîne directement sur une bonne bosse, pas très pentue mais longue pour joindre le sommet du second suc.
Je suis assez bien dans cette ascension, comme d’ailleurs dans toute la loooongue transition pour revenir sur le point de départ : on tourne pendant 10 kms, sans réelle grosse difficulté en dénivelé mais avec un sol très cassant avec toujours des cailloux et encore des cailloux.
Je reprend plusieurs concurrents dans cette partie « roulante » et tout cela aurait été super sans le suc de fin (vous savez, celui qu’on trempe dans la verveine t qui vous reste sur l’estomac pendant toute l’après midi alors qu’il était sensé vous faire digérer..) : on monte à 1137 m au Suc D’Eyme en prenant environ 250 m de D+ en 1,5 km. En fin de parcours, c’est usant ce truc ! Je fait la seconde partie de l’ascension au mental avec pour objectif de ne pas perdre de place. J’y parvient mais au prix de grosses douleurs dans chaque genou qui m’handicaperont beaucoup lors de la descente où je ne ferait que marcher. Sans toutefois perdre de place, ce qui me fait dire que les autres étaient aussi cramés que moi.
Je boucle l’épreuve en 3h18’. La distance était de 32 kms au lieu des 30 annoncés.
Le dénivelé annoncé de 1500 m doit être un peu fort car, hormis 3 grosses bosses, le reste est relativement plat. La difficulté réside en fait plus dans les longues parties caillouteuses qui pompent beaucoup d’énergie.
Comme ce trail s’est, en définitive, assez bien passé pour moi, j’annonce donc mes deux prochains objectifs : CABORNIS (35 kms) en Mars 2009 et COTE ROANNAISE (56 kms) en Avril 2009.